Aria |
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L'air ressort nettement au soprane. Il est donc joué en soliste, au positif, sur un jeu doux de bourdon, avec un léger tremblant. Il est raisonnable de vouloir jouer la basse séparément : en effet, les variations qui suivent étant basées sur cette basse, il est utile de pouvoir l'identifier sans ambiguïté dès l'aria. Par ailleurs, la voix de ténor effectue souvent, au moins au début, des arpèges avec la basse. Pour ne pas rompre la succession des notes de l'accord, on a donc combiné des jeux de 16 et 8 pieds à la basse : le 16 pieds pour la faire ressortir, et le 8 pieds pour la cohérence de l'arpège.
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Variation 1 |
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Duo vif sur un clavier. Les deux voix sont rythmiquement parfaitement complémentaires : en les additionnant, on trouve des doubles d'un bout à l'autre, et tous les motifs de divisions des quatre doubles en deux voix sont pratiquement explorés. En utilisant de grands intervalles, Bach parvient par endroits à faire entendre une troisième voix, presqu'indépendante qui n'est autre que la basse de l'Aria. On avait tout d'abord doublé cette basse à la pédale, mais finalement, c'est assez inutile : l'écriture suffit à la faire ressortir, sans qu'il soit besoin d'en faire davantage.
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Variation 2 |
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Ici, on utilise les deux claviers : les deux voix supérieures, à la main droite, sont jouées au positif (sur un jeu de tierce), et les ondulations tranquilles de la basse sur un principal au grand-orgue. Un passage délicat pour mes petites mains oblige à prendre la basse à la pédale (avec un jeu d'Octave qui sonne comme le principal) à la mesure 9.
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Variation 3. Canon à l'unisson |
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Les deux voix du canon sont jouées à la main droite, au grand-orgue (sur un jeu de cornet assez doux), la basse bien entraînante sur les fonds du positif. A la mesure 13, la pédale (accouplée au positif) prend la basse, les intervalles des deux voix du canon étant assez grands.
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Variation 4 |
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A un clavier, sur un plein jeu. La pédale renforce la ligne de basse, quand elle n'est pas trop vive (sinon, on perd en clarté).
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Variation 5 |
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Techniquement, on est tenté de la jouer à deux claviers. Néanmoins, ça n'est pas évident du tout : les deux lignes de contrepoint se répondent symétriquement, et pour que cela reste clair, il faudrait des timbres qui se complètent sans s'écraser, et même techniquement, il serait plus pratique que les mains changent de clavier par endroits (ce que certains font au clavecin). Par ailleurs, les deux lignes sont, en simultané, suffisamment distinctes pour qu'on ne perde pas en clarté en n'utilisant qu'un seul timbre. Elle est donc joué à un seul clavier (au positif), sur un jeu de tierce (bourdon 8, rohrflöte 2, et tierce).
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Variation 6. Canon à la seconde |
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Comme pour la variation 3, les deux voix du canon sont jouées sur un clavier (gambe 8 et hautbois au positif), et la basse sur l'autre (principal 8 au grand-orgue). Ici aussi, la pédale prend quelques notes de la basse (mesures 15, 16 et 17).
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Variation 7 |
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Il s'agit d'une gigue, jouée à un seul clavier sur ce qui devrait être un grand-jeu (c'est un peu doux, pour un grand jeu, l'orgue utilisé manque un peu d'anches de caractères). Ici aussi, les deux voix du contrepoint sont rythmiquement parfaitement complémentaires, le motif de la gigue (croche pointée, double croche, croche) est exposé en continu à l'une ou l'autre voix.
On pourrait également jouer cette variation avec une voix en récit, et l'autre en accompagnement, ça ne rend pas si mal, mais les deux interprétations sont difficiles à combiner, donc il a fallu trancher !
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Variation 8 |
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Duo vif, où les deux voix se répondent. Il est joué à deux claviers, avec des jeux de fonds assez proches (comme évoqué plus haut, l'idée est davantage de favoriser la fusion des voix que leur séparation).
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Variation 9. Canon à la tierce |
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Le thème est très chantant, il est rendu par un timbre assez pur (bourdon de 8 en variation "romantique"), avec un léger tremblant. Jouée à un seul clavier, il me semblait qu'on entendait assez distinctement les trois voix, et il est difficile de la jouer autrement (mais c'est possible). La reprise est jouée plus vite, sur les mixtures, par contraste.
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Variation 10. Fughetta |
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Jouée sur un plein jeu, à un clavier. La basse est soulignée à la pédale sur la 4ème entrée (qui est à l'alto, et au ténor dans la deuxième partie).
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Variation 11 |
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Duo ternaire, avec la permanence d'une structure rythmique simple (trois doubles). A des motifs descendants en notes conjointes s'opposent des montées rapides en arpèges qui redonnent sa vigueur au mouvement. Ici encore, la variation est jouée à deux claviers avec des timbres proches (comme la variation 8).
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Variation 12. Canon à la quarte |
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Variation à trois voix. Le canon est traité aux deux voix supérieures en moto contrario. La basse, quant à elle, martèle tout d'abord la basse de l'Aria, puis prend plus d'agilité, ce qui la rend délicate à jouer au pédalier. La variation est jouée sur un clavier, sur des jeux doux d'anches. La reprise de la première partie est faite sur une flute 4, très douce.
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Variation 13 |
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Variation à trois voix, assez lente. La voix supérieure ressort naturellement, elle est jouée au positif, sur des fonds doux (bourdon 8 et rohrflöte 2, mélange creux, au positif). La basse est chantante, et s'accomode bien d'un timbre propre, à la pédale. Néanmoins, elle est assez fortement imbriquée avec la voix centrale : les deux voix construisent des arpèges, la basse posant la première note de l'accord, et la voix centrale ajoutant les deux autres notes, en levée. Pour cette raison, la basse est jouée en 8 pieds, et reprise au grand-orgue avec la voix centrale. L'idée est de faire ressortir le chant de la basse, sans isoler la voix centrale.
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Variation 14 |
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Toccata assez libre, à deux voix, indiquée à deux claviers (de nombreux croisement de mains). Elle est donc jouée à deux claviers, avec des timbres proches (fonds de 8,4 et mixtures).
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Variation 15. Canon à la quinte, moto contrario |
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Mouvement d'andante pour cette variation à trois voix, en mineur. Ici, elle est jouée à un clavier, sur des fonds doux, avec un léger tremblant. On pourrait jouer la basse à la pédale (le pédalier de l'orgue utilisé s'arrêtant au ré, c'est un peu délicat pour quelques notes).
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Variation 16. Ouverture |
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Ouverture à la française, qui marque le début de la deuxième moitié des variations. Une telle ouverture sonne très "clavecin", et j'étais assez perplexe en m'y attelant : difficile de retraduire les claquements des accords. Le résultat est ce qu'il est… La deuxième partie est plus simple à interpréter, une fugue à 3 voix en ternaire. A la reprise, on ajoute la trompette, ce qui produit un crescendo assez naturel, et permet de retrouver la sonorité de la première partie.
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Variation 17 |
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Variation à deux voix, assez vive, au style de toccata. Ici encore, sonorités assez proches pour les deux voix, qui se répondent. Aux fonds utilisés pour les variations 8 et 11, on a ajoutés les mixtures au grand-orgue, et la cymbale au positif, pour renforcer le côté brillant.
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Variation 18. Canon à la sixte |
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Dans ce canon, la réponse suit immédiatement l'exposition. Cette variation est presque jouable à deux claviers, en prenant les deux voix du canon à la main droite. Néanmoins, pour quelques notes, c'est assez difficile. Par ailleurs, la basse descend au La-1, ce qui oblige soit à jouer en 16 pieds (comme c'est le cas ici : bourdon de 16), soit à l'octave en 8 pieds (à la reprise), soit de prendre cette note au pédalier, avec un timbre proche. Ici, elle est donc jouée à un clavier.
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Variation 19 |
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Variation à trois voix. Les deux voix supérieures se répondent, pendant que la basse accompagne le tout. On joue donc les deux voix supérieures au positif, et la basse au grand-orgue (sur les fonds). Au positif, on a pris la voix céleste, ce qui est peut-être inattendu mais donne un effet intéressant, festif. A la reprise, on utilise plus classiquement des fonds. Le début et la fin de la deuxième partie nécessite l'intervention du pédalier couplé à l'un des claviers pour pouvoir garder les deux voix supérieures sur le même clavier.
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Variation 20 |
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Variation à deux voix, qui jouent souvent en alternance : au final, par endroits, on n'entend qu'une seule voix. Variation un peu bizarre, le résulat à l'orgue n'est pas extraordinaire. Peut-être une des variations qui faisaient dire à Gould qu'il y avait dans les Goldberg "certains passages des plus stupides"… Il la caricature d'ailleurs allègrement, par endroits (mesures 25 à 28).
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Variation 21. Canon à la septième |
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Deuxième variation en mineur (après la 15). Le canon est aux deux voix supérieures. On peut la jouer sur deux timbres (les deux voix de canon sur un clavier, et la basse indépendante), en prenant la basse au pédalier (et éventuellement à la main gauche pour certains passages). Ici, elle est jouée sur un seul clavier, sur les fonds, en crescendo (par ajout de jeux). Les reprises sont jouées avec un large rubato, pour renforcer le côté torturé de cette variation.
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Variation 22. Alla breve |
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Cette variation est constituée d'un motif fugué à quatre voix, joué en plein-jeu. La basse est renforcée à la pédale, lorsqu'elle joue le motif récurrent de l'Aria.
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Variation 23 |
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Variation étonnante, constituée d'une longue descente sur quatre mesures, puis d'une remontée symétrique, où les deux voix ont l'air de se poursuivre, puis d'un passage moins symétrique et plus saccadé, où les voix dialoguent. La deuxième partie reprend ces motifs, et en ajoute d'autres. Un peu stupidement, ça me fait penser à deux souris qui jouent ensemble, dans un dessin-animé… Cette variation se joue à deux claviers, sur les fonds (avec la reprise sur les cornets). Les mesures 27 à 30 sont assez étonnantes, avec ces accords à deux notes qui se répondent en double. On a choisi de jouer ce passage sur un seul clavier.
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Variation 24. Canon à l'octave |
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Canon aux deux voix supérieures, avec accompagnement de basse. Jouée à un clavier, sur un jeu de hautbois. La basse est un peu véloce pour être jouée à la pédale, mais ce serait envisageable. Comme pour la variation 12, la reprise de la première partie est faite sur une flute de 4.
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Variation 25 |
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Variation en mineur, très expressive. Comme pour la variation 13, la voix supérieure ressort naturellement, elle est jouée en soliste, au positif, avec une tierce sur une gambe (et une flute de 2). L'accompagnement est fait sur une flute de 4, et la basse à la pédale. Le pédalier étant trop court, et la basse jouant heureusement assez haut sur une partie de la variation, et assez bas sur une autre partie, la partie de pédale se joue sur un fond de 8 ou de 4 (ce dernier joué à l'octave inférieure). Le rythme est pris très lent, c'est soporifique, mais c'est tellement plus joli comme ça (et puis après tout je suis insomniaque) !
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Variation 26 |
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Un rythme souple de chaconne à une main, des ondulations en doubles à l'autre, et à la 9ème mesure on inverse. Difficile, donc, de donner des timbres très différents aux deux mains. On a donc mis des jeux proches (fonds de 8, 4 et mixtures), de façon à ce que la symétrie n'en souffre pas. Les 8 dernières mesures sont assez curieuses : l'accompagnement en doubles reprend le début de la variation, mais en mouvement contraire, et la chaconne se dédouble d'abord, puis se lance elle aussi dans ce mouvement rapide.
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Variation 27. Canon à la neuvième |
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Un canon en duo, où les deux voix se répondent clairement d'une mesure à l'autre. On en a fait un duo sur les anches, le hautbois répond à la trompette. La reprise se fait sur un seul clavier, sur le bourdon (en variation "romantique").
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Variation 28 |
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Toccata. Pendant qu'une voix trille, une autre batifolle en croches, le temps étant renforcé par une autre voix pour marquer l'accord. Puis un petit duo en mouvement symétrique en doubles, avant un déferlement de doubles trilles. La deuxième partie utilise les mêmes motifs, mais pas dans le même ordre (le petit duo en tête, les doubles trilles pour suivre, et les trilles avec la mélodie en croche ensuite). On a là encore, et pour les raisons déjà évoquées, utilisé des registrations assez proches aux deux mains.
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Variation 29 |
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Encore une toccata, brillante. La mesure démarre avec une octave à la basse, suivie d'un espèce de trille en accords. L'autre motif est une longue descente ternaire. Ici, les parties manuelles sont jouées à un clavier, en plein jeu. Les appels d'octave sont joués à la pédale (plein jeu augmenté d'une bombarde de 16).
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Variation 30. Quodlibet |
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Il s'agit de la superposition de deux chansons populaires, l'une étant construite sur la mélodie de la Bergamesca (une danse de la Renaissance). Cet extrait (de deux mesures, une mesure en noire et une autre en croches) revient tout au long de la variation. Guillou le fait d'ailleurs très nettement resortir sur son enregistrement. Ici, tout est joué sur un clavier (ce qui ne contribue pas à la clarté, certes, mais c'est joli aussi !). La première fois est assez rapide, pour renforcer le caractère de danse, et le second plus lent, sur le plein jeu, pour accentuer la puissance de l'écriture à 4 voix. La basse est soutenue à la pédale.
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Aria da Capo |
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Le cycle s'achève par l'Aria introductif. Un peu comme un livre relatant une fabuleuse aventure, qu'on referme le sourire aux lèvres...
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